Vin et Agneau
L'agneau...Voici une viande qui n'intimide pas les vins rouges à forte ossature. La chair de celle-ci se montre bien souvent tendre, parfois elle sait se montrer particulièrement savoureuse s'agissant de l'agneau blanc. Afin d'en savoir un peu plus, je vous invite à visiter ce site, ici.
Lorsque l'on pense agneau et vin, inévitablement, le parallèle est tracé entre l'agneau de Pauillac, et le vin de Pauillac.
Cet agneau afin de bénéficier de l'Appellation Agneau de Pauillac doit mourir à Pauillac, et, aujourd'hui, seul Domingo REYES, règne sur la commune de Pauillac. Ségolène nous offre un article concernant son élevage, ici.
AGNEAU ET VIN
La chair de l'agneau est tendre, souvent savoureuse, et pour les agneaux de Pauillac, le goût est plus complexe, et marqué.
Le vin rouge est préconisé, d'autant plus si celui-ci propose une forte ossature.
L'accord est merveilleux avec un vin de Pauillac et son agneau. Mais, encore ne faut il pas offrir le 1er vin venu. Je pars toujours du principe, qu' un vin doit se montrer équilibré, afin d'offrir toute sa force, et un grand intérêt.
Si le vin de Pauillac a pour lui, sa force, et sa complexité, ces caractéristiques ne se révèlent qu'une fois le vin approchant une certaine maturité. Lorsque finalement, les tanins, l'acidité, et l'alcool forment un ensemble harmonieux.
Cela est d'ailleurs vrai pour tous les vins, en général. Le tanin trop rugueux aura bien du mal à prolonger l'échange avec la viande.
Ce n'est qu'après quelques années, que le vin de Pauillac révèlera son architecture si complexe, animale, et opulente. Par exemple, préférez un Lacoste Borie 1997, 2nd vin du château Grand Puy Lacoste, à ce même grand vin 2000.
Non pas que ce dernier ne soit pas interessant, simplement, laissez celui-ci évoluer encore quelques années, afin qu'il offre tout son potentiel au moment opportun.
Un vin de Pauillac 1996, 1997 ou encore 1999, saura se montrer approchable, et plus confortable, qu'un Grand Cru classé, aussi merveilleux soit-il, sur des millésimes trop jeunes.
Le Pauillac, à maturité, proposera un nez complexe, animal, et une bouche tout en volume, persistante, et des tanins certes présents, mais nobles, qui donneront une véritable impulsion au vin, et permettra un accord incisif, et magique avec cet agneau au goût si prononcé.
D'autres Vins ?
Saint-Joseph, Montus, Madiran, Misiones del Rango, Chili
Les vins rouges ayant un certain répondant, harmonieux et pleins de personnalité, offrent une interessante alternative.
Ainsi, le cépage Syrah, sis en Vallée du Rhône septentrionale, sur les appellations de la Côte Rôtie, Cornas, St Joseph, ou les Hermitage, et Crozes Hermitage. Les vins façonnés par Gaillard, Cuilleron, Alemand, Gangloff, Graillot, et tant d'autres, aussi talentueux les uns que les autres.
Que penser d'un majestueux Châteauneuf du Pape ? ou d'un Gigondas, voire même de ce grandiose Sang des Cailloux, cuvée Lopy, ou l'Oumage.
Les vins du Sud-Ouest, répondront aux attentes également, en tout premier lieu les vins d'Alain BRUMONT, que je trouve revigorés, et toujours plus étonnants. Les menhirs, l'Argyle rouge, la Tyre, sans parler des Montus, antérieurs à 1999. (afin de les déguster à leur apogée)
Le Cahors, semblant plus bourru dans sa prime jeunesse, saura se montrer plus élégant après quelques années, la finesse ciselée des Cahors du château de la Reyne, que je trouve formidables.
Les vins du Languedoc, et du Roussillon, qui offrent des vins merveilleux, souvent épicés, concentrés. Ne vous méprenez pas, il y a depuis une quinzaine d'années, une prise de conscience de la part des vignerons. Cette région offre un panel de vins étonnants. Les cépages syrah, grenache, mourvèdre, carignan, cinsault, merlot, cabernet sauvignon,(et d'autres) s'y dévoilent de manière majestueuse parfois. Ils savent réciter leur partition, à l'unisson pour se mettre au service des mets, et du plaisir. Longilignes, étirés, pointus, ou concentrés, opulents, parfois confiturés, ils séduiront les palais les plus aguerris.
Les vins de Bourgogne, et leur sculpture plus étirée, élancée, propose des vins parfois concentrés, pleins de sève, sur Nuits Saint Georges, ou Chambolle Musigny, et Vougeot, polis par les Bertagna, Confuron, Jayer, ou encore Rebourseau.
Nous pourrions trouver tant de vins structurés qu'il serait impossible de tous les citer.
En somme, si il ne fallait retenir qu'une règle, si tant est qu'elle puisse exister, ce serait celle qui consisterait à marier l'agneau avec un vin sculpté dans le roc, que la maturité aura annobli, et assagi.
Simplement celle-ci, et vous constaterez par vous-même, à quel point l'accord entre ces deux personnalités peut se montrer majestueux, et vous régaler.