Domaine de Chevalier

AOC Pessac Leognan

Cru Classé rouge de Pessac-Leognan en 1959

Second Vin: L'Esprit de Chevalier

 

Vignoble: 33 ha rouge, 5 ha blanc

Age Moyen: 25 ans

Encépagement: 10.000 pieds/ha

  • Rouges
    • Cabernet Sauvignon 65%,
    • Merlot30% ,
    • Cabernet franc 5%
  • Blanc :
    • 70% Sauvignon
    • 30% Sémillon

Terroir: Sol de sables noirs et de fines graves blanches sur sous-sol à bases d'Alios remarquablement drainé

Elevage

  • Blanc : 35% barriques neuves 18 mois
  • Rouge : 50% barrique neuves 21 mois

Production:

  • 7000 caisses rouge
  • 1200 caisses blanc

Le Domaine de Chevalier est un cru classé des graves, en rouge et en blanc.

La propriété de 35 ha, situé dans la commune de Léognan est d'une très ancienne origine.

La famille Bernard rachète en 1983 le vignoble et l'agrandit, puis rénove les chais.

La qualité des vins est certes dû au terroir mais aussi aux soins donnés à la vigne et à la vinification.

L'histoire du Domaine de Chevalier s'inscrit dans le lent mouvement de progression de la vigne sur la forêt qui couvrait initialement la partie occidentale de la région des Graves.

Situé à la limite du plateau sablonneux des Landes, à l'ouest, et du vignoble historique des Graves, qui occupe la partie orientale du terroir, en bordure de Garonne, le domaine n'affirme en effet sa vocation viticole que dans la seconde moitié du 19ème siècle.

Au cours d'une période de probation relativement brève, il accédera ainsi à un niveau de prestige que la plupart des plus grands crus de Bordeaux ont mis plusieurs siècles à établir, souvent aidés en cela par le classement de 1855.

Dans le même temps, un nombre restreint de propriétaires se succède à Chevalier, assurant la continuité d'une démarche d'exigence qui, depuis l'origine, signe la production du domaine.

En 1865, Arnaud Ricard et son fils Jean, tous deux tonneliers, acquièrent l'exploitation qui porte encore le vieux nom gascon de "Chivaley", pour la somme de 33 000 Francs.

Les cultures vivrières et l'élevage représentent alors l'essentiel des revenus des 44 hectares d'une terre enclavée dans la forêt. Le vignoble, réduit à quelques hectares, constitue un simple complément de ressources, comme cela était souvent le cas à l'époque, dans le Sud-Ouest...

C'est en fait Jean Ricard qui, à la mort de son père, trois ans plus tard, pressentant le parti exceptionnel que l'on pouvait tirer du terroir de Chevalier, sera le véritable créateur du domaine viticole. Avec des revenus confortés par la récente acquisition d'une affaire de négoce des vins, y plante les meilleurs cépages, amenant le vignoble à 15 hectares.

Il lui apportera tous ses soins et, à sa mort, en 1900, le Domaine de Chevalier, dont le nom a été francisé, possède sa propre étiquette et sa notoriété est déjà importante. En 1881, E. Féret remarquait déjà que "les vins de ce crû... se distinguent par une grande vinosité et une belle couleur qui les font rechercher".

A la mort de Jean Ricard, Gabriel Beaumartin, son gendre, lui succède à la tête de l'exploitation. Doté d'un rayonnement hors du commun Gabriel Beaumartin avait amassé une fortune considérable dans le commerce international du bois. Durant les quarante années de sa présence à Chevalier, c'est lui qui va véritablement asseoir la réputation du vin du domaine, et en confiant la distribution au négoce bordelais et en utilisant le réseau de ses relations. Ajouté aux efforts renouvelés qu'il apporte au vignoble (qui passe à 18 hectares), ce long travail d'image aboutira à conférer à Chevalier le prestige d'un des premiers crus de Graves.

Au décès de Gabriel Beaumartin, en 1940, la gestion de la propriété devait revenir à son gendre, Jean Ricard. L'absence d'intérêt marqué pour la viticulture chez ce dernier amènera une brève période d'intérim assuré par un cousin des Ricard, Marcel Doutreloux. Installé sur le domaine, fidèle à la tradition de qualité de ses prédécesseurs, ce dernier signera quelques très grand millésimes(1943, 1945, 1947, 1948).

En 1948, Claude Ricard, fils de Jean, s'installe à Chevalier. Il est alors âgé de 21 ans et sort du Conservatoire de musique de Paris.

Ses qualités d'intelligence, de sensibilité et de perfectionnisme feront merveille à Chevalier. Il dote l'exploitation de nouveaux moyens techniques, dans la mesure de ses possibilités financières, instaure un principe absolu de sélection de la vendange et procède systématiquement, dès 1957, à la fermentation malo-lactique des vins rouges. Avec le concours du professeur Peynaud, présent dès le début des années 1950, il donnera un nouvel élan au domaine, en portant notamment la qualité et la réputation du vin blanc de Chevalier au plus haut niveau.

Et à partir de 1983, c'est à Olivier Bernard qu'il reviendra de continuer l'oeuvre entreprise quelques cent vingt ans auparavant.