Domaine
de Chevalier AOC Pessac
Leognan Cru
Classé rouge de
Pessac-Leognan
en 1959 Second Vin: L'Esprit de
Chevalier Vignoble: 33 ha rouge, 5
ha blanc Age Moyen: 25
ans Encépagement:
10.000 pieds/ha Terroir: Sol de sables
noirs et de fines graves blanches sur sous-sol
à bases d'Alios remarquablement
drainé Elevage Production:
Le Domaine de Chevalier
est un cru classé des graves, en rouge et
en blanc. La propriété
de 35 ha, situé dans la commune de
Léognan est d'une très ancienne
origine. La famille Bernard
rachète en 1983 le vignoble et
l'agrandit, puis rénove les
chais. La qualité des vins
est certes dû au terroir mais aussi aux
soins donnés à la vigne et
à la vinification. L'histoire du Domaine de
Chevalier s'inscrit dans le lent mouvement de
progression de la vigne sur la forêt qui
couvrait initialement la partie occidentale de
la région des Graves. Situé à la
limite du plateau sablonneux des Landes,
à l'ouest, et du vignoble historique des
Graves, qui occupe la partie orientale du
terroir, en bordure de Garonne, le domaine
n'affirme en effet sa vocation viticole que dans
la seconde moitié du 19ème
siècle. Au cours d'une
période de probation relativement
brève, il accédera ainsi à
un niveau de prestige que la plupart des plus
grands crus de Bordeaux ont mis plusieurs
siècles à établir, souvent
aidés en cela par le classement de
1855. Dans le même temps,
un nombre restreint de propriétaires se
succède à Chevalier, assurant la
continuité d'une démarche
d'exigence qui, depuis l'origine, signe la
production du domaine. En 1865, Arnaud Ricard et
son fils Jean, tous deux tonneliers,
acquièrent l'exploitation qui porte
encore le vieux nom gascon de "Chivaley", pour
la somme de 33 000 Francs. Les cultures
vivrières et l'élevage
représentent alors l'essentiel des
revenus des 44 hectares d'une terre
enclavée dans la forêt. Le
vignoble, réduit à quelques
hectares, constitue un simple complément
de ressources, comme cela était souvent
le cas à l'époque, dans le
Sud-Ouest... C'est en fait Jean Ricard
qui, à la mort de son père, trois
ans plus tard, pressentant le parti exceptionnel
que l'on pouvait tirer du terroir de Chevalier,
sera le véritable créateur du
domaine viticole. Avec des revenus
confortés par la récente
acquisition d'une affaire de négoce des
vins, y plante les meilleurs cépages,
amenant le vignoble à 15
hectares. Il lui apportera tous ses
soins et, à sa mort, en 1900, le Domaine
de Chevalier, dont le nom a été
francisé, possède sa propre
étiquette et sa notoriété
est déjà importante. En 1881, E.
Féret remarquait déjà que
"les vins de ce crû... se distinguent par
une grande vinosité et une belle couleur
qui les font rechercher". A la mort de Jean Ricard,
Gabriel Beaumartin, son gendre, lui
succède à la tête de
l'exploitation. Doté d'un rayonnement
hors du commun Gabriel Beaumartin avait
amassé une fortune considérable
dans le commerce international du bois. Durant
les quarante années de sa présence
à Chevalier, c'est lui qui va
véritablement asseoir la
réputation du vin du domaine, et en
confiant la distribution au négoce
bordelais et en utilisant le réseau de
ses relations. Ajouté aux efforts
renouvelés qu'il apporte au vignoble (qui
passe à 18 hectares), ce long travail
d'image aboutira à conférer
à Chevalier le prestige d'un des premiers
crus de Graves. Au décès de
Gabriel Beaumartin, en 1940, la gestion de la
propriété devait revenir à
son gendre, Jean Ricard. L'absence
d'intérêt marqué pour la
viticulture chez ce dernier amènera une
brève période d'intérim
assuré par un cousin des Ricard, Marcel
Doutreloux. Installé sur le domaine,
fidèle à la tradition de
qualité de ses
prédécesseurs, ce dernier signera
quelques très grand
millésimes(1943, 1945, 1947,
1948). En 1948, Claude Ricard,
fils de Jean, s'installe à Chevalier. Il
est alors âgé de 21 ans et sort du
Conservatoire de musique de
Paris. Ses qualités
d'intelligence, de sensibilité et de
perfectionnisme feront merveille à
Chevalier. Il dote l'exploitation de nouveaux
moyens techniques, dans la mesure de ses
possibilités financières, instaure
un principe absolu de sélection de la
vendange et procède
systématiquement, dès 1957,
à la fermentation malo-lactique des vins
rouges. Avec le concours du professeur Peynaud,
présent dès le début des
années 1950, il donnera un nouvel
élan au domaine, en portant notamment la
qualité et la réputation du vin
blanc de Chevalier au plus haut
niveau. Et à partir de
1983, c'est à Olivier Bernard qu'il
reviendra de continuer l'oeuvre entreprise
quelques cent vingt ans
auparavant.
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