Les Rosés des Riceys

 



Un des meilleurs rosés de France...



Ce vin tranquille que Louis XIV savourait déjà, est issu exclusivement du pinot noir de la commune des Riceys, qui comprend 3 villages : Riceys-Haut, Riceys Haute-Rive, Riceys-Bas, à l'extrême sud de l'Aube près de Bar-sur-Seine.

Les Riceys est la seule commune ayant droit aux trois appellations Champagne, Coteaux Champenois, et Rosé des Riceys .
Un droit dont elle n'abuse pas : une dizaine de producteurs font au maximum 500 hectolitres par an. En 1990, 15.000 bouteilles numérotées.
Il n'y a pas eu de production en 1991.

La macération, courte, est arrêtée dès qu'apparait le "goût des Riceys". Après un certain temps en cuve, le vin s'affine en fût de chêne pendant un an, parfois plus. Résultat : un des meilleurs rosés de France, de type plus bourguignon que champenois.

Conservation : le Rosé des Riceys qui a été élevé en cuve se boit jeune; le vin élevé en pièce peut se conserver de 3 à 10 ans.

Les Riceys rassemblent trois bourgs : Ricey Bas fondé à l'époque gallo-romaine, Ricey Haute Rive et Ricey Haut plus récents. Elle demeure la seule commune viticole à voir cohabiter les trois appellations champenoises : champagne, coteaux champenois et rosé des Riceys. C'est aussi le plus vaste terroir de la Champagne viticole (870 hectares).
Sa grande fierté est le fameux rosé des Riceys. Par sa rareté et sa spécificité, il est considéré comme l'un des meilleurs rosés de France.

Le vin des Riceys plonge ses racines dans un passé lointain. Dès le VIIIème siècle, des documents font état de l'existence de vignes sur le territoire des Riceys : son implantation est l'œuvre des seigneurs de Tonerre, vassaux du duc de Bourgogne. Au XIIème siècle, les cisterciens de l'abbaye de Molesme, féaux du comte de Champagne, créent aux Riceys le domaine Saint Louis. Dès le début du XVIIIème siècle, l'appellation figure bien dans les statistiques des expéditions établies par les bureaux des Traites de la province de Champagne.

Il fut introduit à Versailles par des terrassiers ricetons, d'une prodigieuse ingéniosité dans la construction d'ouvrages hydrauliques, et Louis XIV en serait devenu un fervent amateur. Et, en 1822, Jullien dans sa Topographie de tous les vignobles connus, classe les vins des Riceys parmi les meilleurs de France. La réglementation de l'AOC rosé des Riceys apparaît comme l'une des plus sévère qui soit.

La production ne peut s'effectuer que sur une superficie restreinte du territoire de la commune : seuls 350 hectares, délimités au cadastre viticole lorsque l'appellation fut attribuée en 1947, sont agréés en rosé des Riceys, le pinot noir étant l'unique cépage autorisé. Mais en réalité, la sélection parcellaire est si draconienne que les lieux dits les plus idoines ne représentant que 30 à 40 hectares.

Le rosé des Riceys est généralement issu de vieilles vignes et demande une maturité optimale du raisin. C'est pourquoi la vendange doit être mûre et saine : elle ne peut s'effectuer que par temps ensoleillé. Elle fera l'objet d'un tri systématique à la vigne ou au cellier, ce qui laisse sur le carreau une fraction non négligeable de la récolte. Au prix du kg de raisin, on comprend les réticences des vignerons à s'engager dans une telle aventure. Ils lui préfère l'élaboration du champagne (un peu moins contraignante). La vinification du rosé des Riceys exige une rigueur absolue. Les grappes entières sont déposées dans des cuves de petite dimension. Une partie seulement sera foulée au fond de la cuve d'où partira la fermentation. La macération peut ainsi durer jusqu'à six jours !
Elle sera surveillée par intervalles réguliers les premiers jours, puis heure par heure dans la phase ultime de macération. Cela afin de saisir le moment très précis, mais toujours imprévisible où apparaît le goût spécifique du vin rosé des Riceys qui, sinon, disparaît dans l'heure suivante.
Ce fameux goût se transmet de génération en génération comme un patrimoine sacré.
La saignée effectuée, le marc est ensuite pressé, le jus de saignée assemblé au jus de presse et la fermentation s'achève dans une seconde cuve.
Après soutirages, l'élevage du jeune vin rosé se poursuit en cuves ou en fûts de chêne. Afin de parfaire sa maturation, le rosé des Riceys ne sera vendu qu'après une, voire deux années de repos supplémentaires en bouteilles. Il est facile de comprendre que la production de rosé des Riceys soit nécessairement faible et irrégulière. Les volumes ne dépassent pas en moyenne 50 000 bouteilles par millésime (pour une douzaine de producteurs).

Arômes de fraises des bois, long en bouche

Catégorie
de Champagne